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Communiqué du 28 mars 2010

Les 7 associations (AE2D, BV, CLCV, ERB, GMB, SDNC, VMA*) membres du collège « associations » de la CLI - Commission locale d’information - de Brennilis ont accueilli avec intérêt l’avis défavorable émis par la commission d’enquête, en réponse au projet d’EDF de démantèlement de la centrale nucléaire des Monts-d’Arrée.

Elles constatent avec satisfaction que leurs voix, ainsi que celles d’habitant-e-s du centre-Finistère et au-delà, notamment celles des 9.000 signataires de la lettre-pétition qu’elles avaient initiée, ont été entendues comme une expression de démocratie participative citoyenne.

Les associations l’avaient à plusieurs reprises mentionné, la commission d’enquête a estimé que l’urgence de démanteler le bloc réacteur n’est pas démontrée, actuellement confiné dans l’enceinte réacteur largement au-dessus de la nappe phréatique, et que ce démantèlement est prématuré en l’absence d’installations pouvant accueillir les déchets.

La commission d’enquête n’est pas du tout convaincue que l’option retenue du démantèlement immédiat soit la meilleure tant sur le plan de la sécurité des travailleurs que sur celui de la protection de l’environnement. Elle souligne que le centre de Bugey dans l’Ain n’est pas encore autorisé et ne sera pas opérationnel avant 2014. Ils relèvent ainsi un risque que des déchets soient entreposés dans le sous-sol de l’enceinte réacteur.

Dans les conclusions de la commission d’enquête, les associations notent qu’elles ont été appuyées dans leur demande sur ces points :

- compléter l’inventaire de l’état initial radiologique, chimique du site, notamment en ce qui concerne le tritium et le carbone 14. Elles l’avaient écrit au ministre de l’Environnement dans un courrier du 13 novembre 2007. Des quantités énormes de tritium ont été rejetées dans l’environnement et l’ont forcément marqué. EDF a toujours refusé de communiquer le résultat des carottages effectués sur le site à l’arrêt du réacteur, permettant de connaître le niveau de contamination radioactive des sols. A noter qu’EDF, malgré la demande de la commission d’enquête, n’a pas jugé utile de répondre aux réserves et recommandations de la CLI et de la commission locale de l’eau (CLE) ;

- l’assainissement du chenal de la centrale nucléaire de Brennilis, dont la contamination radioactive a été révélée en avril 2006 grâce à l’initiative des associations locales de confier leurs analyses de prélèvement de mousses aquatiques au laboratoire de la CRIIRAD** ;

- la nécessité de faire procéder à des expertises contradictoires et d’en donner les moyens pour les réaliser.

Les associations tiennent à ce qu’enfin des études épidémiologiques soient menées pour que l’impact sanitaire soit établi notamment par rapport aux travailleurs qui sont intervenus sur les circuits tritiés.

Elles demandent à l’État et à l’exploitant de respecter l’avis défavorable émis par la commission d’enquête et d’ouvrir un débat public national sur le démantèlement des installations nucléaires, compte tenu du nombre d’installations nucléaires à l’arrêt ou en cours de démantèlement (une trentaine) et du fait qu’aucun réacteur ne soit encore à ce jour démantelé, recommandation émise aussi par la commission d’enquête.

* Agir pour un environnement et un développement durables, Bretagne vivante, Consommation logement et cadre de vie, Eau et rivières de Bretagne, Groupement mammologique breton, Sortir du nucléaire Cornouaille, Vivre dans les monts d’Arrée

** CRIIRAD Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité.

Contact presse : Chantal Cuisnier 02 98 53 81 79 / 06 84 14 58 87